Présence du loup en Gironde : l’État accompagne les éleveurs pour l’acquisition de matériel de protection et indemnisera les dommages causés par le loup

Suite aux dernières actualités sur la présence du loup en Gironde, Étienne GUYOT, préfet de la région Nouvelle-Aquitaine, préfet de la Gironde, a réuni ce jour les représentants de la profession agricole, la chambre d’agriculture, la fédération des chasseurs, les associations de protection de la nature, l’association des maires ruraux, et les services de l’État, pour partager l’information sur cette situation et les actions à mener.

> Il a tout d’abord été rappelé que le dimanche 13 octobre, un grand canidé a été pris en photos sur la commune de Braud-et-Saint-Louis, en Haute-Gironde. Ces images ont été transmises à l’Office Français de la Biodiversité (OFB) qui a pu authentifier qu’il s’agissait d’un loup. A ce jour, le nombre de prédations imputables au loup s’élèvent à 6 bêtes en Gironde, les dernières attaques connues ayant eu lieu le week-end du 19 et 20 octobre sur la commune de Cézac.

> Le loup est une espèce protégée. Il fait l’objet d’une protection stricte aux niveaux international, communautaire et national. Toute forme de détention, de capture, de mise à mort intentionnelle, de perturbation intentionnelle, de commerces est interdite. Il ne présente pas de danger pour la population mais pour les troupeaux.

> Plusieurs mesures ont été prises dès la confirmation par l’OFB de la présence d’un loup dans le sud-Gironde :

Vigilance renforcée : le préfet a demandé aux services publics de l’État et aux auxiliaires de services publics d’accroître la vigilance dans le Blayais (Nord Gironde)

Signalement sans délai : le préfet a invité les habitants du secteur à signaler sans délai :

  • toute suspicion de prédation sur bétail (animaux tués avec des traces de morsures et consommations fraîches, animaux blessés avec des traces de morsures) à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer
  • toute observation visuelle d’animal de type lupoïde (loup) au service départemental de l’Office français de la biodiversité
  • Mise à l’abri des troupeaux : le préfet a demandé aux éleveurs du secteur de mettre à l’abri, si possible, leurs troupeaux face aux risques de prédation.
  • Fiche réflexe : une fiche réflexe publiée sur le site internet de la préfecture, donne les bons comportements à adopter dans le cadre de prédation potentielles par le loup sur le territoire (voir en annexe).
  • Aide à l’acquisition de matériel de protection : le préfet a sollicité le fonds d’urgence du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire (MASA) pour l’acquisition de matériel de protection des élevages ayant subi la prédation du loup.

> L’indemnisation des dommages causés aux troupeaux par le loup :

Elle repose sur la réalisation systématique d’un constat de dommages par l’OFB et porte sur trois éléments :

  • Les pertes directes : cela concerne les animaux retrouvés morts suite à une attaque, ainsi que les bêtes qui n’auraient pas pu être retrouvées ;
  • les pertes indirectes : elles permettent de prendre en compte le stress vécu par le reste du troupeau (avortement, baisse de lactation, moindre prise de poids, etc.). Les soins portés aux animaux prédatés sont également éligibles sur présentation d’une facture acquittée : soins et euthanasie lors d’une intervention vétérinaire ;
  • les pertes matérielles : les réparations ou remplacement des équipements agricoles qui auraient été endommagés peuvent être pris en compte.

Dans le cadre du nouveau Plan national loup (PNA) 2024-2029, les barèmes d’indemnisation (pertes directes) ont été revalorisés à hauteur de +33 % pour les ovins et +25 % pour les caprins (arrêté du 22 février 2024).

Les éleveurs touchés par les 6 récentes prédations constatées, attribuées au loup, seront donc indemnisées.

> Le dispositif de protection des troupeaux contre la prédation :

Au delà des mesures d’urgence, le classement des communes au regard de l’intensité ou des possibilités de prédation permet aux éleveurs de répondre aux appels à projet du MASA pour les aides à la protection des troupeaux de la prédation par le loup (arrêté du 30 décembre 2022) : les dépenses éligibles à l’aide à la protection des exploitations et des troupeaux contre la prédation du loup sont déterminées selon un classement des communes ou partie de communes de O à 3.

  • La liste de communes ou parties de communes du cercle O est arrêtée par le préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup.
  • La liste de communes ou parties de communes des cercles 1 à 3 est arrêtée par le préfet de département, après avis du préfet coordonnateur du plan national d’actions sur le loup.

Compte tenu de la situation, le préfet Étienne GUYOT demande le classement des communes de Braud-Saint-Louis et de Cézac, et de toutes les communes comprises entre ces deux communes en « cercle 2 ». Le cercle « 2 » correspond aux zones où des actions de prévention sont nécessaires du fait de la survenue possible de la prédation du loup pendant l’année en cours. Ce classement permet d’ouvrir aux éleveurs l’indemnisation de toutes les mesures de protection (notamment : achat et entretien de chiens de troupeaux, analyse de vulnérabilité des exploitations et accompagnement technique), à l’exception du dispositif de gardiennage renforcé des troupeaux (dépenses de type 1).

Le préfet demande également le classement du reste du département en « cercle 3 ». Le cercle 3 correspond aux zones possibles d’extension géographique du loup où des actions de prévention sont encouragées du fait de la survenue possible de la prédation du loup à moyen terme.


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